samedi 17 avril 2010

OFFENBACH - La Belle Hélène / Leibowitz


Les Amours de Pâris et d'Hélène
(David, 1788, Musée du Louvre)


En suite logique à l'article précédent, voici le deuxième enregistrement de René Leibowitz dans le répertoire bouffe :

Jacques OFFENBACH -- La Belle Hélène
Opéra-bouffe en 3 actes Livret de Meilhac et Halévy

Janine Linda (Hélène, reine de Sparte)
André Dran (Pâris, fils du roi Priam)
Roger Giraud (Ménélas, roi de Sparte)
Jacques Linsolas (Agamemnon, roi des rois)
Lucien Mans (Calchas, grand augure de Jupiter)
Jean Mollien (Achille, roi de Phtiotide)
Loly Valdarnini (Oreste, fils d'Agamemnon)
Armand Duval (Ajax 1, roi de Salamine)
Jean Hoffmann (Ajax 2, roi des Locriens)
Janine Weishardt (Bacchis, suivante d'Hélène)
Jacqueline Vitry (Leœna, hétaïre)
Annette Martineau (Parthœnis, hétaïre)

Choeurs non identifiés
Orchestre Philharmonique de Paris

direction René Leibowitz

Enregistré en 1952

Editions originales
33t Classic 6140/41 (FR)
33t Nixa PLP 206-1/2 (GB)
33t Renaissance SX 206 (USA)

A la même époque le label Pathé, disposant pourtant de moyens plus importants que ceux utilisés pour produire cette intégrale pionnière, ne faisait enregistrer par le brillant Jules Gressier que des extraits de cette oeuvre (33t Pathé DTX 118, avec Deva Dassy, Claude Devos, Willy Clément, Duvaleix et Liliane Berton).

Le livret de La Belle Hélène peut être téléchargé à l'adresse suivante :
http://www.mediterranees.net/mythes/troie/offenbach/helene1.html

Liens
Acte I + Actes II et III

OFFENBACH - Orphée aux Enfers / Leibowitz


Orphée devant Pluton et Proserpine
(François Perrier, c. 1647, Musée du Louvre)


René Leibowitz, musicien français d'origine polonaise, a exercé ses activités musicales dans des domaines variés : composition, direction d'orchestre, enseignement, critique. Son répertoire discographique est tout aussi hétéroclite, il comprenait toutes sortes d'oeuvres s'étalant des maîtres modernes qu'il se chargeait de promouvoir (Schönberg, Berg, Webern) jusqu'aux classiques Beethoven et Gluck, en passant par des musiques plus légères. C'est l'un de ses témoignages bouffes que je vous propose d'écouter aujourd'hui :

Jacques OFFENBACH -- Orphée aux Enfers
Opéra-bouffe en 2 actes et 4 tableaux
Livret d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy


Jean Mollien (Orphée), Claudine Collart (Eurydice)
André Dran (Aristée / Pluton), Bernard Demigny (Jupiter)
Jean Hoffmann (John Styx), André Jonqueres (Mercure / Morphée)
Lucien Mans (Mars), Janine Lindenfelder (Diane)
Violette Journeaux (L'Opinion publique), Monique Chalot (Vénus)
Simone Pèbordes (Cupidon), Anne-Marie Carpentier (Junon / Minerve)

Orchestre Philharmonique de Paris
Choeurs non identifiés (chef des choeurs : René Alix)

direction René Leibowitz

Enregistré en 1951

Editions originales
33t Classic C 6103/4 (FR)
33t Nixa PLP 204-1/2 (GB)
33t Renaissance SX 204 (USA)

Ce premier enregistrement intégral d'Orphée aux Enfers utilise la version originale de l'oeuvre, en 2 actes et 4 tableaux (1858). Il a été fort bien accueilli dès sa publication au début des années 50, ce qui explique le grand nombre de rééditions qu'il a connu sous des labels variés plus ou moins sérieux (Vogue, Everest, Festival, Guilde Internationale du Disque en microsillon, Preiser, Line Music, Andromeda plus récemment en CD, enfin Naxos Classical Archives en téléchargement). C'est qu'en effet il additionne un certain nombre de qualités attachantes pour un enregistrement d'opérette : une troupe solide et homogène constituée de chanteurs bons ou modestes sachant chanter et dire intelligiblement la langue française, une direction vive et inspirée (entâchée ici ou là de quelques décalages dus certainement aux conditions de répétitions et d'enregistrement... certains pourront y trouver une petite part de spontanéité qui manque aux réalisations plus léchées).

Pathé enregistra l'année suivante (1952) un disque d'extraits d'Orphée aux Enfers sous la direction de Jules Gressier (33t Pathé DTX 142) resté peut-être plus populaire que l'intégrale de Leibowitz ; notez que la soprano Claudine Collart y chante le rôle d'Eurydice dans les deux cas.

Notez aussi que le rôle de Diane est chanté ici par une certaine Janine Lindenfelder. Son nom ressemble étrangement à celui de la chanteuse Linda Felder, bien connue dans le cercle des amateurs du "Service Lyrique" de la Radio, et ces deux-là se rapprochent d'un troisième : Janine Linda, qui interprète Hélène dans La Belle Helène enregistrée par Leibowitz à la même époque. Il y a fort à parier -- je le vérifierai prochainement -- que ces trois identités se rapportent à la même interprète.

Un mot sur l'orchestre : son nom est tout à fait improbable à Paris au début des années 50, il doit donc s'agir d'un ensemble de musiciens réunis pour le studio, ou d'un orchestre se cachant derrière un pseudonyme (le Radio-Symphonique que Leibowitz a dirigé à plusieurs reprises, ancêtre de l'Orchestre Philharmonique de la RTF, ou bien encore le Radio-Lyrique ?...). Je m'étais déjà posé cette question au moment de proposer les enregistrements de Désormière pour Le Chant du Monde et je n'en sais pas plus aujourd'hui.

J'ai dit plus haut que les disques Offenbach de Leibowitz avaient été chaleureusement accueillis au moment de leur parution ; le phénomène s'est renouvelé lorsqu'ils ont été repris sur CD il y a quelques années, comme en témoigne la critique de François Laurent (Diapason n° 556, mars 2008, pp. 105-106) qui souligne le côté sensible de la direction d'ensemble et l'efficacité de la distribution. André Tubeuf (Classica n° 99, février 2008) se montre plus sévère : « L'esprit d'équie est là, l'esprit d'Offenbach aussi, hélas les équipiers sont maigres, très au-dessous de la troupe ORTF [sic] que mènera bientôt Jules Gressier. Claudine Collart et Dran sont possibles, les reste à peine. Dommage. »

La partition chant-piano de cette version d'Orphée aux Enfers est consultable sur imslp.org :
http://imslp.org/wiki/Orph%C3%A9e_aux_Enfers_(Offenbach,_Jacques)
Le livret intégral peut être lu à cette adresse :
http://www.mediterranees.net/mythes/orphee/cremieux.html

Liens
MP3 mono = Acte I + Acte II

Rendez-vous la semaine prochaine pour un autre opéra dirigé par Leibowitz (Alceste de Gluck ou La Belle Hélène, au choix).