mardi 7 juillet 2009

FRANCK - Symphonie en ré mineur / Roger Désormière



Pour la dernière fois avant les vacances d'été, et en suite logique de l'article précédent :

César FRANCK (1822-1890)
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Symphonie en ré mineur (1888)
1. Lento - Allegro ma non troppo
2. Allegretto
3. Finale (Allegro non troppo)


Roger Désormière
Orchestre de la Société Philharmonique de Paris

Enregistré le 10 juillet 1951

Edition originale
– 33t Le Chant du Monde LDX-8027 (utilisé pour ce transfert)

Autres éditions
78t Ultraphone H 24021/5
33t Supraphon LPV 75
33t Ultraphone 5122 G
33t Diaphon DPM 6 (Australie)
CD Lys 262-263 (+Debussy, Bizet, Ravel, enregistrements tchèques)

Malgré toute l'admiration que j'ai pour Roger Désormière, je reconnais que ce disque n'est peut-être pas une "grande" version de la Symphonie en ré. Qui plus est l'orchestre est parfois légèrement imprécis, notamment les cordes. (D'ailleurs cet orchestre reste pour moi encore un mystère : s'agit-il d'une formation réunie pour le studio, ou bien les restes de l'ensemble fondé par Alfred Cortot avant-guerre, dirigé par Charles Münch et dont Wilhelm Furtwängler avait accepté la présidence ? Je ne saurais le dire...). Enfin la face 2 (2e et 3e mouvement) n'est pas très généreuse sur le plan sonore, les ff aigus y sont un peu agressifs.

Liens
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MP3 mono = http://www.mediafire.com/?jn10yigweem

GRETRY, MEHUL et MASSENET / Roger Désormière



Bientôt le 14 juillet... ce qui me donne l'occasion de proposer un disque relativement rare de Roger Désormière dirigeant deux partitions écrites sous la Première République, complétées par un peu de Massenet :

André-Modeste GRÉTRY (1741-1813)
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La Rosière républicaine, suite de ballet (1794)
1. Danse légère - 2. Gavotte gracieuse - 3. Contredanse - 4. Romance
5. Danse générale - 6. Pas de trois - 7. Gavotte retenue


Etienne-Nicolas MÉHUL (1763-1817)
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Le Jeune Henri, ouverture (« La Chasse ») (1797)

Jules MASSENET (1842-1912)
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Le Cid, musique de ballet (1885)
1. Castillane - 2. Andalouse - 3. Aragonaise - 4. Aubade
5. Catalane - 6. Madrilène - 7. Navarraise


Roger Désormière
Orchestre de la Société Philharmonique de Paris

Enregistré en 1951

Edition originale
– 33t Le Chant du Monde LDX-8028 (utilisé pour ce transfert)

Autres éditions
– 33t 17cm Le Chant du Monde LDY-8124 (Grétry)
– 33t 17cm Le Chant du Monde LDY-8123 (Massenet)
– 78t Ultraphone H 24180/1 (Grétry, + Debussy - Soirée dans Grenade / Germaine Leroux)
– 78t Ultraphone H 24178/9 (Méhul, + Debussy - Reflets dans l'eau / Germaine Leroux)
– 78t Ultraphone H 24026/8 (Massenet)
NB : Ultraphone était une marque du label tchèque Supraphon.


Extraites de la pochette du disque original, voici quelques textes présentant brièvement les oeuvres enregistrées.

Ballet en un acte, La Rosière Républicaine, originalement intitulé La Fête de la Raison, fut représenté sur la scène de l'Opéra-Comique le 16 fructidor, an II de la République (2 septembre 1794). La suite symphonique qui en a été tirée demeure un modèle de grâce et d'élégance, tant par sa simplicité harmonique et orchestrale que par sa ligne mélodique émue et souriante. Les deux derniers mouvements accompagnaient une scène très caractéristique des idées philosophiques de l'époque révolutionnaire. Le célèbre danseur Vestris y invitait à danser deux religieuses qu'il allait prendre dans un « groupe de peuples » et, finalement, les suppliait de danser avec lui la Carmagnole qui termine le ballet. Cette dernière partie, très vivante, très populaire, montre à quel point, même sans paroles et par la seule mélodie expressive, Grétry possédait l'art d'exprimer les situations et les sentiments les plus divers.

C'est le 12 floréal, an V de la République (1er mai 1797) que Méhul présentait au public de l'Opéra-Comique Le Jeune Henri, opéra en deux actes sur un livret de Bouilly. Le sujet en est une aventure de jeunesse du roi Henri IV.
Cette représentation donna lieu à l'incident le plus curieux, le plus étonnant peut-être, des annales théâtrales : le public huant et sifflant un livret imbécile, mais, dans le désir de dissocier le musicien du librettiste, réclamant l'ouverture à grands cris après la chute du rideau. A l'époque, l'oeuvre parut à juste titre pleine de nouveautés : cette peinture d'une chasse à courre, depuis le calme lever du jour et le départ jusqu'à l'hallali final, sans oublier le coup de fusil du chasseur -- et cela, vingt-trois ans avant celui du premier acte du « Freischutz » -- ne pouvait qu'étonner heureusement les contemporains de Grétry. Les dimensions même de l'oeuvre en étaient inhabituelles pour une ouverture d'opéra-comique.
La construction est simple : un mouvement lent développe, sans se hâter, un fort joli motif mélodique, interrompue une première fois et de façon, inattendue par une entrée de cors. Un épisode utilisant ces deux éléments (thème mélodique et entrée de cors) prépare habilement l'introduction de l'allegro dans lequel, tour à tour ou mélangés, les traits brillants de violons et des airs de chasse des cors concourent à faire de cette page l'une des plus colorées et des plus vivantes de la musique française.

Le Cid, opéra de Jules Massenet, fut représenté pour la première fois à Paris, sur la scène de l'Opéra, le 3 novembre 1885. Le ballet se place au milieu du second tableau du deuxième acte. Il se compose de sept morceaux.
D'abord, une charmante castillane, dans laquelle les flûtes jouent le principal rôle. Puis, une Andalouse au rythme langoureux de habanera, une Aragonaise animée et brillante, une Aubade pleine de fraîcheur en forme de petite marche, une Catalane nerveuse et voluptueuse, et une madrilène, dont la poétique mélancolie se résout en un vif mouvement animé. Enfin, la Navarraise, assez sage, mais qui s'enchaîne avec un retour de l'Aragonaise en un final sonore et brillant à souhait, ainsi qu'il sied à un ballet de grand opéra.

Roger Désormière dirige ces pages légères avec beaucoup de finesse, toujours vivement pour ne pas relâcher l'attention dans ces pièces de genre, du doux phrasé à la furia espagnole. Ce disque, contemporain de l'enregistrement de la Symphonie en ré de Franck qui suivra, marque la fin de l'activité de Désormière pour "Le Chant du Monde". Pour l'anecdote, la musique de La Rosière Républicaine a servi d'illustration sonore au reportage produit par le PCF sur la Fête de l'Humanité de 1953.

Liens
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MP3 mono = http://www.mediafire.com/?mdhnezuhzec

samedi 4 juillet 2009

DEBUSSY - Quatuor à cordes / Paganini String Quartet



Voici aujourd'hui un enregistrement du Quatuor à cordes de Debussy, la première version commercialisée en France sous forme de disque microsillon en 1952 :

Claude DEBUSSY
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Quatuor à cordes en sol mineur
1. Animé et très décidé
2. Assez vif et bien rythmé
3. Andantino, doucement expressif
4. Très modéré

Paganini String Quartet
Henri Temianka, Gustave Rosseels (violons)
Robert Courte (alto), Robert Maas (violoncelle)

Enregistré les 22-23 janvier 1947 pour RCA Victor

Le Paganini String Quartet a été fondé par son premier violon Henri Temianka en 1946 aux USA. Son originalité est d'avoir été constitué autour de 4 Stradivarius ayant appartenu à Niccolo Paganini : le « Comte Cozio di Salabue » (1er violon), le « Desaint » (2e violon), le « Mendelssohn » (alto) et le « Ladenburg » (violoncelle). [Au passage, un autre ensemble de la même époque, le Quatuor Loewenguth, présentait aussi la particularité de jouer sur un groupe d'instruments du même luthier, Amati, qui avait été offert à ces musiciens après la perte de leurs violons dans un grave accident de voiture aux USA]. Le Paganini Quartet a eu très rapidement une activité discographique relativement importante pour les labels RCA Victor et HMV à l'époque de la transition 78t – 33t, en enregistrant Beethoven (Quatuors n°1, 2, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 14, 15, 16), Debussy, Ravel, Fauré (Quatuor pour piano et cordes op. 15, avec Arthur Rubinstein), Schumann (Quintette pour piano et cordes op. 44, avec Arthur Rubinstein), Verdi (Quatuor en mi mineur), et une anthologie « The Heart of the String Quartet ». On le connaît aussi pour avoir créé les 14e et 15e Quatuors (et l'Octuor qui les superpose) de Darius Milhaud. L'ensemble a été dissous en 1966.

Henri Temianka est né en Ecosse le 19 novembre 1906 de parents polonais. Il étudie le violon avec Willy Hess à Berlin, puis Jules Boucherit à Paris, avant de suivre l'enseignement de Carl Flesch au Curtis Institute de Philadelphie. Il débute ensuite une carrière de soliste en 1928 et participe au premier concours Henryk Wieniawski à Varsovie en 1935, où il remporte le 3e prix, derrière Ginette Neveu, David Oistrakh, et devant Ida Haendel... podium légendaire... Tout en continuant sa carrière soliste, il devient premier violon du Scottish Orchestra en 1937-38, puis du Pittsburgh Symphony en 1940-41 sous la direction de Fritz Reiner. Naturalisé américain en 1945, il diversifie encore son activité musicale en créant le Paganini String Quartet (1946) puis en fondant et en dirigeant le California Chamber Symphony Orchestra (1960). Il est mort à 83 ans le 7 novembre 1992.

On entend ici le Quatuor Paganini dans sa première formation, avec Robert Maas au violoncelle (ancien membre du Pro Arte Quartet), disparu prématurément en 1948.

Cet enregistrement est l'occasion de faire le tour des particularités et des complexités du marché du disque à la fin des années 40, époque de transition entre deux techniques d'enregistrement.
1. Il a été tout d'abord commercialisé en 1948 par RCA Victor aux USA sous forme de 4 disques 78t à séquence manuelle (12-0259/62 édités en album M-1213) ou automatique (12-0263/66, album DM-1213) ;
2. Il a été également commercialisé sous forme de 4 disques 45t (49-0380/83) édités en album à séquence automatique (WDM-1213) ;
3. A la même époque une édition "Red Seal Deluxe non breakable" a été publiée sous la forme de 4 disques 78t pressés en matière vinyle rouge, à séquence manuelle (disques 18-0130/03, album V-17) ou automatique (18-0134/37, album DV-17).
Dans ces 3 cas, le Quatuor de Debussy tenait sur 7 faces, la 8e étant occupée par le Finale du Quatuor op. 64 n°5 de Haydn ;
4. Enfin une édition microsillon a été diffusée en 1949 sous la forme d'un disque 33t de 25cm (LM-3) ; on peut voir une reproduction de la pochette de ce disque ici : http://www.bh2000.net/files/electronicdetails618.jpg
5. Pour terminer, cet enregistrement a été publié en Europe 3 ans plus tard, par La Voix de son Maître, sous la même forme que l'édition microsillon américaine (33t 25 cm La Voix de son Maître FBLP 1024). C'est un exemplaire de cette édition que j'ai utilisé pour réaliser le transfert. On peut voir une reproduction de sa pochette, au graphisme assez tourmenté pour le Quatuor de Debussy, ici : http://www.camembert-records.com/06_09/FBLP_1024_2.jpg

A l'audition vous noterez un frottement étrange dans le premier mouvement aux alentours de 3'00, qui provient sûrement d'une mauvaise jonction des 2 premières faces des 78t lors du report sur bande effectué pour l'édition du 33t.

Liens :
FLAC = http://www.mediafire.com/?uz1czotyy22
MP3 mono = http://www.mediafire.com/?ugmkcmnhzln