mardi 7 juillet 2009

GRETRY, MEHUL et MASSENET / Roger Désormière



Bientôt le 14 juillet... ce qui me donne l'occasion de proposer un disque relativement rare de Roger Désormière dirigeant deux partitions écrites sous la Première République, complétées par un peu de Massenet :

André-Modeste GRÉTRY (1741-1813)
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La Rosière républicaine, suite de ballet (1794)
1. Danse légère - 2. Gavotte gracieuse - 3. Contredanse - 4. Romance
5. Danse générale - 6. Pas de trois - 7. Gavotte retenue


Etienne-Nicolas MÉHUL (1763-1817)
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Le Jeune Henri, ouverture (« La Chasse ») (1797)

Jules MASSENET (1842-1912)
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Le Cid, musique de ballet (1885)
1. Castillane - 2. Andalouse - 3. Aragonaise - 4. Aubade
5. Catalane - 6. Madrilène - 7. Navarraise


Roger Désormière
Orchestre de la Société Philharmonique de Paris

Enregistré en 1951

Edition originale
– 33t Le Chant du Monde LDX-8028 (utilisé pour ce transfert)

Autres éditions
– 33t 17cm Le Chant du Monde LDY-8124 (Grétry)
– 33t 17cm Le Chant du Monde LDY-8123 (Massenet)
– 78t Ultraphone H 24180/1 (Grétry, + Debussy - Soirée dans Grenade / Germaine Leroux)
– 78t Ultraphone H 24178/9 (Méhul, + Debussy - Reflets dans l'eau / Germaine Leroux)
– 78t Ultraphone H 24026/8 (Massenet)
NB : Ultraphone était une marque du label tchèque Supraphon.


Extraites de la pochette du disque original, voici quelques textes présentant brièvement les oeuvres enregistrées.

Ballet en un acte, La Rosière Républicaine, originalement intitulé La Fête de la Raison, fut représenté sur la scène de l'Opéra-Comique le 16 fructidor, an II de la République (2 septembre 1794). La suite symphonique qui en a été tirée demeure un modèle de grâce et d'élégance, tant par sa simplicité harmonique et orchestrale que par sa ligne mélodique émue et souriante. Les deux derniers mouvements accompagnaient une scène très caractéristique des idées philosophiques de l'époque révolutionnaire. Le célèbre danseur Vestris y invitait à danser deux religieuses qu'il allait prendre dans un « groupe de peuples » et, finalement, les suppliait de danser avec lui la Carmagnole qui termine le ballet. Cette dernière partie, très vivante, très populaire, montre à quel point, même sans paroles et par la seule mélodie expressive, Grétry possédait l'art d'exprimer les situations et les sentiments les plus divers.

C'est le 12 floréal, an V de la République (1er mai 1797) que Méhul présentait au public de l'Opéra-Comique Le Jeune Henri, opéra en deux actes sur un livret de Bouilly. Le sujet en est une aventure de jeunesse du roi Henri IV.
Cette représentation donna lieu à l'incident le plus curieux, le plus étonnant peut-être, des annales théâtrales : le public huant et sifflant un livret imbécile, mais, dans le désir de dissocier le musicien du librettiste, réclamant l'ouverture à grands cris après la chute du rideau. A l'époque, l'oeuvre parut à juste titre pleine de nouveautés : cette peinture d'une chasse à courre, depuis le calme lever du jour et le départ jusqu'à l'hallali final, sans oublier le coup de fusil du chasseur -- et cela, vingt-trois ans avant celui du premier acte du « Freischutz » -- ne pouvait qu'étonner heureusement les contemporains de Grétry. Les dimensions même de l'oeuvre en étaient inhabituelles pour une ouverture d'opéra-comique.
La construction est simple : un mouvement lent développe, sans se hâter, un fort joli motif mélodique, interrompue une première fois et de façon, inattendue par une entrée de cors. Un épisode utilisant ces deux éléments (thème mélodique et entrée de cors) prépare habilement l'introduction de l'allegro dans lequel, tour à tour ou mélangés, les traits brillants de violons et des airs de chasse des cors concourent à faire de cette page l'une des plus colorées et des plus vivantes de la musique française.

Le Cid, opéra de Jules Massenet, fut représenté pour la première fois à Paris, sur la scène de l'Opéra, le 3 novembre 1885. Le ballet se place au milieu du second tableau du deuxième acte. Il se compose de sept morceaux.
D'abord, une charmante castillane, dans laquelle les flûtes jouent le principal rôle. Puis, une Andalouse au rythme langoureux de habanera, une Aragonaise animée et brillante, une Aubade pleine de fraîcheur en forme de petite marche, une Catalane nerveuse et voluptueuse, et une madrilène, dont la poétique mélancolie se résout en un vif mouvement animé. Enfin, la Navarraise, assez sage, mais qui s'enchaîne avec un retour de l'Aragonaise en un final sonore et brillant à souhait, ainsi qu'il sied à un ballet de grand opéra.

Roger Désormière dirige ces pages légères avec beaucoup de finesse, toujours vivement pour ne pas relâcher l'attention dans ces pièces de genre, du doux phrasé à la furia espagnole. Ce disque, contemporain de l'enregistrement de la Symphonie en ré de Franck qui suivra, marque la fin de l'activité de Désormière pour "Le Chant du Monde". Pour l'anecdote, la musique de La Rosière Républicaine a servi d'illustration sonore au reportage produit par le PCF sur la Fête de l'Humanité de 1953.

Liens
FLAC = http://www.mediafire.com/?2hn1ynmmzmn, http://www.mediafire.com/?l0gnihjmyoi
MP3 mono = http://www.mediafire.com/?mdhnezuhzec

3 commentaires:

Nick a dit…

Merci, Benoîr! Je suis surtout très content d'entendre le Grétry. J'ai noté un petit problème technique dans le Méhul, vers 6 m, sans doute présent sur la bande mère. Bonnes vacances! Nick

Benoît a dit…

Merci, Nick.

Pour le problème technique dans Méhul, il est dû à un défaut de pressage de mon disque. A cet endroit, la tête de lecture avait du mal à suivre le sillon, j'ai donc dû l'aider, avec délicatesse, à conserver sa trajectoire...

Bon été à toi aussi,

Benoît

A N Other a dit…

Benoit - merci beaucoup pour tous les deux - bonnes vacances

Peter