samedi 26 juin 2010

GLUCK - L'Ivrogne corrigé / Leibowitz



Comme promis voici de nouveau un enregistrement rare de René Leibowitz, dans une oeuvre peu connue de Gluck : L'Ivrogne corrigé, ou Le Mariage du diable, un opéra-comique datant de 1760.

Sur un livret de Louis Anseaume et Jean-Baptiste Lourdet de Santerre, cette oeuvre a d'abord été mise en musique par La Ruette et représentée pour la première fois à la Foire Saint-Laurent le 23 juillet 1759. En 1760 Gluck s'y intéresse, retouche le texte, et en donne une nouvelle version musicale créée au Burgtheater de Vienne en avril 1760.

L'intrigue est fade, typique des petites pièces qui faisaient le succès des opéras-comiques de cette époque : Lucas, marchand de vin, prévoit d'épouser Colette, la nièce de son ami Mathurin. Mais Colette est amoureuse du jeune Cléon, etc... vous devinez comment cela se terminera. La musique de Gluck est heureusement beaucoup plus intéressante. D'abord on y trouve ou on y devine des thèmes célèbres de ses futurs grands opéras : l'ouverture deviendra la bacchanale du 3e acte d'Armide ; l'air « Ah ! si j'empoigne ce maître ivrogne » deviendra « Sors du sein d'Armide » (acte 3) ; et enfin « J'ai perdu mon Eurydice » se laisse entendre dans l'un des airs de Cléon. Par ailleurs la diversité de la partition rend cette oeuvre attachante, alternant épisodes gais et mélancoliques, ensembles bouffes et choeurs sombres. Il y a même dans la partition un air que Mathurin doit chanter éméché, ainsi qu'un passage virtuose rempli d'onomatopées (l'air des furies) qui nous rapproche de ceratines pages de Mozart ou d'Offenbach.

Christoph Willibald GLUCK -- L'Ivrogne corrigé (ou Le Mariage du diable)

Opéra-comique en 2 actes, livret de Louis Anseaume et Jean-Baptiste Lourdet de Santerre
Représenté pour la première fois à Vienne en avril 1760


Jean-Christophe Benoit (Mathurin), Bernard Demigny (Lucas)
Claudine Collart (Colette), Freda Betti (Mathurine)
Jean Hoffmann (Cléon / Pluton)
Janine Lindenfelder, Violette Journeaux (2 furies)

Orchestre Philharmonique de Paris

direction
René LEIBOWITZ

Enregistré à Paris vers 1950-1951

Editions originales
33t Nixa PLP 238 (GB)
33t Renaissance X 38 (USA)
33t Classic C 6145 (FR)

On retrouve dans la distribution de très bons chanteurs francophones qui sont ou seront des piliers du service "Radio-Lyrique" de la RTF ; clarté de la diction, justesse de ton, jeunesse (et verdeur...) des voix rendent leurs prestations précieuses, malgré quelques défauts techniques ici ou là !

Le livret est disponible en lecture et en téléchargement sur Gallica (édition de 1766) à cette adresse :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62391n

Liens
FLAC = http://dl.free.fr/rJPPMNh2X
MP3 mono = http://dl.free.fr/hSSCLullv

NB : je tiens à informer les visiteurs réguliers de ce blog que ce message est certainement le dernier de la saison, et que je compte déménager "Quartier des Archives" à une autre adresse en septembre.

samedi 12 juin 2010

GLUCK - Alceste / Leibowitz


La Mort d'Alceste
(Pierre Peyron, 1785, Musée du Louvre)


Pour rattraper une longue absence de nouveautés sur ce blog, je vous propose aujourd'hui un enregistrement fort rare de René Leibowitz :

Christoph Willibald GLUCK -- Alceste (version parisienne)

Opéra en 3 actes, livret du bailli du Roullet, d'après Ranieri de' Calzabigi

Représenté pour la première fois à Paris sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique
Le 30 avril 1776


Ethel Semser (Alceste, épouse d'Admète)
Enzo Seri (Admète, roi de Thessalie)
Bernard Demigny (Le Grand-Prêtre d'Apollon)
Jean Mollien (Evandre)
Jean Hoffmann (Hercule / Le Héraut / 4e chœur soliste)
Janine Lindenfelder (1er chœur soliste / 1re femme du peuple)
Simone Codinas (2e chœur soliste / 2e femme du peuple)
Jacques Coquier (3e chœur soliste)
Lucien Mans (L'Oracle / Thanatos)

Chœur et Orchestre Philharmonique de Paris
Jean-Pierre Rampal (flûte solo)

direction
René LEIBOWITZ

Enregistré à Paris en 1950

Editions originales
33t Oceanic OCL 304 (USA)
33t Opera Society OPS 107/109 (GB)

Les versions officielles, en studio, de la version parisienne d'Alceste sont rares puisque sauf erreur de ma part, il n'en existe qu'une autre dirigée par J.-E. Gardiner en 1982 pour Philips ! (ainsi qu'un disque d'extraits dirigés par Georges Prêtre en 1960 pour La Voix de Son Maître).
Celle de Leibowitz est donc une intégrale pionnière et solitaire, qui n'a connu toutefois qu'une diffusion discrète ; elle réunit une troupe solide de chanteurs francophones, dominée par l'interprétation d'Ethel Semser et par la voix étrange d'Enzo Seri.

Je terminerai bientôt cette petite série Leibowitz par son enregistrement de L'Ivrogne corrigé du même Gluck.

Lien
MP3 mono (189 Mo)